Grâce aux subsides, on peut réaliser des projets qu’on aurait crus impossibles, car trop chers.
Il y a des entreprises et des promoteurs habiles qui trouvent ces subsides et proposent grâce à ceux-ci des projets aux autorités locales, projets auxquels elles n’auraient jamais pensé.
Les entrepreneurs font du business et les édiles sont fiers de leurs projets, les citoyens ne s’en occupent pas, tout le monde est content, n’est-ce pas ?
Par exemple
- Nethys, le groupe phynancier bien connu, envisage à Muno de construire un parc d’éoliennes via sa filiale Elicio.
- De nombreuses communes ont macadamisé les chemins des écarts, au bénéfice de deux ou trois résidents à la fois, grâce à des subsides sans lesquels ces voies seraient moins praticables.
- Travaux de rénovation parfois pharaoniques pour accroître le prestige des bâtiments officiels.
- Equimement technologique d’un parc de motorhomes : caméras intelligentes à reconnaissance de plaque et barrières automatiques.
- Un promoteur peut implanter des mini-chalets dans la forêt et les raccorder à l’eau courante et l’électricité en ne payant qu’une partie des frais d’infrastructure.
Inconvénients
Cette démarche réactive consistant à suivre les subsides au lieu de répondre aux besoins engendre des travaux superflus et même des problèmes environnementaux.
Ainsi les éoliennes de Muno seraient construites en un lieu mal venté, mais qu’importe, puisque Nethys profite des subsides.
La macadamisation des écarts crée des routes inutiles qu’il faudra entretenir, qui ne laissent plus passer l’eau de pluie dans le sol, et causent du trafic supplémentaire, voire recouvrent d’anciennes pierres sur champ, patrimoine immémorial désormais enfoui sous le goudron.
L’équipement technologique d’un parc pour motorhomes permettra le flicage par les caméras intelligentes (mais quid du respect du RGPD en cas de vols de données souvent indétectables, quid des pannes éventuelle), et causera bien des frustrations lorsque ces équipements – barrière électronique etc, tomberont en panne, alors que personne ne peut les réparer au village. En d’autres lieux c’est le garde champêtre qui vérifie une fois par jour que tous les campeurs ont bien un ticket prouvant qu’ils ont payé la taxe derrière leur pare-brise – ce qui assure par la même occasion une surveillance humaine, pour un coût d’infrastructure évidemment inférieur.
L’implantation d’hébergements de luxe en forêt porte atteinte à l’environnement et accroît l’étalement urbain, alors que nous sommes de plus en plus conscients des problèmes que cela pose.
https://www.caba-non.be/blog/2020/10/et-si-on-lavait-cherche/
Enfin, ces subsides sont peut-être captés par des projets inutiles, tandis que là où cet argent est nécessaire, il n’y en a plus.
Pourquoi?
On regarde quels subsides on peut avoir et on fait quelque chose avec. Ca fait tourner l’économie, mais avec quelle utilité finale pour la population en fait?
Je suis herbeumontois de coeur, en tant que second résident depuis plusieurs générations, puis-je émettre un avis? Il me semble qu’on pourrait faire autrement : les dirigeants de la commune analyseraient d’abord les besoins, se concertant avec les citoyens pour décider ce qu’on doit faire, et chercheraient alors des subsides et des partenariats pour réaliser des projets vraiment utiles qui emportent l’adhésion des habitants, de préférence à ceux qui flattent les édiles.