Comité citoyen contre la colonisation d'Herbeumont
Auteur/autrice : Traversée
Pierre Everaerts se transforme parfois en vieux saglé les nuits sans lune, garou à son caractère de cochon quand il bute contre des cubes artificiels au détour du chemin!
Le changement de paradigme dans l’aménagement du territoire en Wallonie, c’est pour quand ?
Comme l’écrit le Professeur Provenzano dans La Libre, « les crises sanitaire, climatique, écologique, socio-économique que nous traversons nous imposent de modifier nos lieux de vie, nos façons de les habiter, et plus généralement notre rapport au vivant. Ce rapport, conçu principalement sur le mode de l’exploitation et de la rentabilisation au seul profit de l’humain, a conduit aux catastrophes que nous connaissons ».
Il montre par divers exemples que les modèles qui sous-tendent l’aménagement du territoire doivent s’adapter.
« d’une part il faut prendre acte de l’impasse à laquelle conduisent les politiques d’urbanisation menées jusqu’à présent et infléchir radicalement les priorités dans le sens d’une majeure protection de l’environnement et d’une rénovation du bâti existant,
d’autre part il faut redonner à la voix citoyenne un poids réel et une valeur d’expertise dans les choix d’aménagement du territoire qui concernent les lieux de vie quotidienne des personnes. »
Et enfin il conclut que si « certains veulent faire du profit en achetant des parcelles à bas prix pour y développer une plus-value immobilière, d’autres veulent simplement mener une vie digne et bonne dans l’environnement qui est le leur. Il est peut-être temps de reconnaitre que les seconds sont plus nombreux que les premiers, et que l’histoire tend désormais à leur donner raison ».
En cette an de disgrâce 2020, la région Wallonne sort de la peste porcine africaine, est en pleine calamité de la coviole, et s’apprête à subir une nouvelle vague de grippe aviaire – trois catastrophes imputables à l’empiètement anthropique. Nous nous demandons quelles preuves supplémentaires il faut aux-dits premiers, pour arrêter tout de suite de mettre leur profit avant la préservation stricte de l’environnement, en invoquant par exemple d’obscurs paragraphes du CoDT. Les terribles mesures prises pour ces trois cas ont coûté et coûteront encore très cher, plus que tous les profits imaginables je pense. Ici on ne parle plus de soif, mais tout simplement de survivre.
Nous considérons ici la pollution lumineuse résultant de l’exposition de la nature à des sources lumineuses artificielles, telles que l’éclairage public. Nous nous sommes inspirés de cette video.
Impact sur la faune
Outre le fait que ces éclairages artificiels nous cachent le beau ciel nocturne, ils peuvent avoir un effet néfaste sur la vie des animaux, et pas seulement ceux qui vivent la nuit.
Sous l’influence de la lumière artificielle, les animaux sauvages changent de comportement, ils modifient leurs déplacements et leurs habitudes de reproduction.
Animaux nocturnes
Ceux qui sont attirés par la lumière, comme ces insectes qui se retrouvent à tourner autour d’une lampe jusqu’à en mourir, ou venir voleter contre les grandes vitres d’une habitation qui laisse passer la lumière par la fenêtre en soirée.
Ceux qui fuient la lumière, qui perdent autant de surface d’habitat que de surface colonisée par les humains et leur éclairage. Nous parlons ici de l’éclairage des habitations, mais aussi celui des routes, chemins et parkings.
Animaux diurnes
A cause de la lumière, ils vont avoir une période d’activité anormalement longue.
Ce qui engendre des effets de fatigue
Cette fatigue s’accumule et impacte leur bien-être
Cette fatigue favorise les pathologies
Ces pathologies peuvent nuire à leur survie
Recherche scientifique
La science a commencé à étudier l’impact de cette pollution lumineuse.
Champs de chardons
Des chercheurs suisses ont comparé des champs éclairés avec d’autres champs laissés dans l’obscurité.
Les champs éclairés ont été significativement moins productifs parce que les insectes y ont moins pollinisé les fleurs.
Tortues de mer
Les bébés tortues attirés par la lumière artificielle de la côte ont été plus victimes de prédateurs. Cela a un impact sur la taille de la population de ces prédateurs des méduses. Pensez-y la prochaine fois que vous irez à la mer, et craindrez peut-être de vous faire piquer par ces cnidaires marins translucides, aussi beaux qu’urticants…
Conséquences
Nous ignorons quelles conséquences peut avoir l’éclairage artificiel des parkings, voies d’accès et des hébergements de loisirs implantés en zone forestière et agricole dans le cadre des projets qui nous occupent, puisqu’à notre connaissance, aucune étude d’impact lumineux n’a été conduite, ni n’est mentionnée dans les dossiers déposés à l’urbanisme.
Nous savons pourtant, grâce aux connaissances partielles acquises par la science à ce sujet, que ces conséquences peuvent être significatives, et néfastes pour la faune, donc pour nous aussi, indirectement.
La chaîne alimentaire humaine dépend plus qu’on ne le croit de la faune dite sauvage : citons par exemple les insectes pollinisateurs sans lesquels il n’y aurait pas de semences ni de fruits .
C’est aussi pour ça qu’il est important de se cantonner aux espaces prévus pour l’urbanisation dans les plans de secteur, et de limiter la colonisation des espaces forestiers et agricoles par des habitations, même temporaires – cet étalement urbain impacte l’environnement d’une manière encore mal étudiée, mais significative. Comprendre : ça peut nous attirer des merdes, pas nécessairement aussi terribles que la covid, même si on n’a aucune idée de ce que ce sera.
Grâce aux subsides, on peut réaliser des projets qu’on aurait crus impossibles, car trop chers.
Il y a des entreprises et des promoteurs habiles qui trouvent ces subsides et proposent grâce à ceux-ci des projets aux autorités locales, projets auxquels elles n’auraient jamais pensé.
Les entrepreneurs font du business et les édiles sont fiers de leurs projets, les citoyens ne s’en occupent pas, tout le monde est content, n’est-ce pas ?
Par exemple
Nethys, le groupe phynancier bien connu, envisage à Muno de construire un parc d’éoliennes via sa filiale Elicio.
De nombreuses communes ont macadamisé les chemins des écarts, au bénéfice de deux ou trois résidents à la fois, grâce à des subsides sans lesquels ces voies seraient moins praticables.
Travaux de rénovation parfois pharaoniques pour accroître le prestige des bâtiments officiels.
Equimement technologique d’un parc de motorhomes : caméras intelligentes à reconnaissance de plaque et barrières automatiques.
Un promoteur peut implanter des mini-chalets dans la forêt et les raccorder à l’eau courante et l’électricité en ne payant qu’une partie des frais d’infrastructure.
Inconvénients
Cette démarche réactive consistant à suivre les subsides au lieu de répondre aux besoins engendre des travaux superflus et même des problèmes environnementaux.
Ainsi les éoliennes de Muno seraient construites en un lieu mal venté, mais qu’importe, puisque Nethys profite des subsides.
La macadamisation des écarts crée des routes inutiles qu’il faudra entretenir, qui ne laissent plus passer l’eau de pluie dans le sol, et causent du trafic supplémentaire, voire recouvrent d’anciennes pierres sur champ, patrimoine immémorial désormais enfoui sous le goudron.
L’équipement technologique d’un parc pour motorhomes permettra le flicage par les caméras intelligentes (mais quid du respect du RGPD en cas de vols de données souvent indétectables, quid des pannes éventuelle), et causera bien des frustrations lorsque ces équipements – barrière électronique etc, tomberont en panne, alors que personne ne peut les réparer au village. En d’autres lieux c’est le garde champêtre qui vérifie une fois par jour que tous les campeurs ont bien un ticket prouvant qu’ils ont payé la taxe derrière leur pare-brise – ce qui assure par la même occasion une surveillance humaine, pour un coût d’infrastructure évidemment inférieur.
Enfin, ces subsides sont peut-être captés par des projets inutiles, tandis que là où cet argent est nécessaire, il n’y en a plus.
Pourquoi?
On regarde quels subsides on peut avoir et on fait quelque chose avec. Ca fait tourner l’économie, mais avec quelle utilité finale pour la population en fait?
Je suis herbeumontois de coeur, en tant que second résident depuis plusieurs générations, puis-je émettre un avis? Il me semble qu’on pourrait faire autrement : les dirigeants de la commune analyseraient d’abord les besoins, se concertant avec les citoyens pour décider ce qu’on doit faire, et chercheraient alors des subsides et des partenariats pour réaliser des projets vraiment utiles qui emportent l’adhésion des habitants, de préférence à ceux qui flattent les édiles.
Dans son Histoire des variations des Eglises protestantes (1688), Jacques Bossuet écrivait : « Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l’approuve et qu’on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance.«
On entend souvent cette phrase sous la forme « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes« .
Loin de s’opposer à ce qui cause leur malheur de zoonose actuelle, certains hommes continuent au contraire à exploiter les ressources de notre planète, entr’autres à des fins récréatives. Pouvons-nous les laisser faire ?
Coloniser la nature, pétarader dans la forêt, montrer qu’on est l’homme, l’animal intelligent, le maître de la création, c’est bandant les gars!
On chasse et tue les animaux sauvages au bout de notre fusil, on vit au milieu des bois – mais dans le confort citadin que nous apportent l’eau courante et l’électricité, on ne va pas se les geler quand il fait froid quand-même.
Et si ça dégrade un peu l’environnement, on ne s’en aperçoit guère, ce n’est pas grave. Vraiment?
« le 7 avril 2020, la moitié de l’humanité était immobilisée et toute l’économie mondiale paralysée dans le but de limiter la propagation mortelle de la pandémie de covid-19 déclenchée par la destruction des écosystèmes et la marchandisation de la biodiversité »
« Ce qui en entrain de se passer avec cette pandémie de Covid-19, c’est ce qui c’était déjà passé il y a 20 ans avec le SRAS, c’est une crise de la frontière homme/animal, une destruction des écosystèmes et de la biodiversité qui rendent nos systèmes économiques profondément insoutenables »
Le pape
Dans son encyclique Laudato Si’ en 2015, il parle d’écologie intégrale.
Il y insiste sur la nécessité de prendre soin de notre «maison commune» en changeant le modèle destructeur ayant conduit à une injustice sociale et environnementale généralisée.
Contre l’injustice sociale, comment des gens qui sont sensibles à la charité chrétienne (et même un échevin socialiste) peuvent-ils soutenir un projet d’hébergements luxueux dont le promoteur explique que le prix volontairement élevé de mille euro le week-end éliminera les clients trop miteux?
En tout cas l’affectation de plusieurs hectares agricoles et forestiers à des logements de luxe raccordés à l’eau et l’électricité ressemble plus à de l’étalement urbain qu’à de la protection de la nature!
Ceux qui tirent les ficelles de l’économie, les décideurs qui profitent d’un modèle consumériste d’exploitation des ressources de la planète, finissent par les épuiser, ces ressources.
Les classes moyennes suivent leur exemple, et veulent aussi profiter des richesses ainsi développées, et contribuent encore plus à l’usure.
Il faudrait que ceux qui en ont les moyens montrent l’exemple, et remplacent leur attitude prédatrice par une attitude préservatrice et respectueuse de la société et de l’environnement, l’humanité pourrait survivre à long terme.
De catastrophe en catastrophe
Suite à la peste porcine africaine, probablement importée par les hommes, qui a provoqué le massacre préventif systématique des porcs d’élevage et des sangliers de la région, ainsi que la pose de clôtures coûteuses, et dont il a résulté une perte de revenus de la chasse et une catastrophe scolytique dans la filière du bois, les communes comme Herbeumont ont vu diminuer leurs rentrées financières, ce qui les incite à se rabattre sur le tourisme, troisième mamelle de leurs ressources.
A présent que nous sommes frappés par la seconde vague de la covidiole, qui fut favorable au tourisme wallon, mais cause et causera de nombreuses faillites et pertes d’emploi, crise sociale résultant indirectement de l’empiètement anthropique, cette fois-ci de l’autre côté de la planète, et pourtant terriblement intense ici.
Comme si ça ne suffisait pas, voilà que ressurgit la grippe aviaire, également le fruit de la cohabitation trop étroite de l’homme et de l’animal, toujours de l’autre côté de la planète, mais c’est quand-même ici en Europe qu’on doit abattre les volailles aux Pays Bas et mettre 46 départements en état d’alerte en France.
Ne serait-il pas temps de réfléchir un peu, au lieu d’exploiter la nature jusqu’à la catastrophe?
Le WWF a publié cette année un rapport qui commence par ces lignes : « Le monde est aux prises avec une pandémie mondiale inédite. La COVID-19, qui a balayé les pays et les continents , a causé des souffrances humaines, des bouleversements sociaux et des dommages économiques inimaginables. Mais si la propagation de la crise actuelle est sans précédent, le nouveau coronavirus fait suite à un certain nombre de maladies apparues au cours des dernières décennies, telles que le virus Ebola, le Sida, le SRAS, la grippe aviaire et la grippe porcine. Toutes sont d’origine animale – et il est de plus en plus évident que la surexploitation de la nature par l’humanité est l’un des facteurs de la propagation de nouvelles maladies. »
Voulons-nous poursuivre dans la même direction, alors que nous subissons de plein fouet les conséquences de notre avidité irresponsable?
La Belgique s’engage à arrêter de détériorer la nature d’ici dix ans, comme une quarantaine d’autres pays, selon la promesse « Leaders Pledge for Nature » .
Le but est de réduire la pollution de l’environnement, et de favoriser la transition vers des comportements durables.
Je me demande comment notre pays compte remplir sa promesse alors qu’on laisse des projets d’urbanisation sournoise miter la forêt !
Quelqu’un m’a dit hier qu’il était de souche : il est né ici, son père avant lui, et son grand-père encore avant; puis il a ajouté que moi, qui ne suis pas né comme lui en cet endroit, je ne peux pas lui reprocher de faire du potin dans les bois de SON village en pétaradant avec sa moto désétranglée; peut-être voulait-il aussi me faire comprendre que je devrais me taire à propos des projets immobiliers qui colonisent SA forêt.
Je suis de souche
Je suis un terrien de souche, et mon père avant moi, mon grand-père avant lui, et le grand père de son grand père encore avant, alors je peux certainement m’insurger contre l’invasion de la forêt par des projets prédateurs à travers les trous de la loi!
Nombreux sont ceux qui reprochent, à juste titre, le massacre de la forêt vierge au Brésil, et ils ont raison, même s’ils ne sont pas brésiliens. De même, plusieurs milliers de signataires de notre pétition, dans le monde entier, se sont insurgés en l’espace de quelques jours contre l’invasion de la forêt wallonne par des infrastructures vénales destinées aux privilégiés qui peuvent se payer des week-ends à mille euros en piétinant la nature !
Plan B
Si la terre était plate, on pourrait espérer qu’il y ait une face B : le plan B! Mais ce n’est pas le cas ; nous n’avons qu’une seule terre, et nous devons en préserver les ressources naturelles ; elles sont précieuses et nous les léguerons à nos enfants. C’est là l’esprit du CoDT, quand il définit la zone forestière.
La sagesse veut que l’on renonce à ces projets qui suscitent tant d’inquiétude. Peut-être rémunérateurs, mais irrespectueux.
Eparpillement des compétences et brouillard administratif.
Nous constatons qu’aucune étude sérieuse de l’impact des hébergements insolites dans la forêt d’Herbeumont n’a été fournie dans les projets remis à l’urbanisme.
Tentant d’y voir clair, nous avons contacté diverses administrations, qui ont vraiment joué au ping pong avec nous et avec nos pieds.
Nous avons vraiment du mal à récolter des informations, et ne recevons aucune aide de ces gens qui sont pourtant payés avec l’argent de nos impôts.
l’eau : « la SWDE ne s’occupe que de distribution d’eau potable, nous ne pouvons rien vous dire sur le rejet des effluents par les stations d’épuration »
la terre : « L’ASBL Walterre ne s’occupe que de la traçabilité des terres excavées. Les autres données environnementales du projet ne sont pas du ressort de l’ASBL. Nous vous conseillons de vous renseigner auprès de … »
le feu : les pompiers refusent de répondre à nos questions, arguant que leurs rapports ne peuvent être adressés qu’à l’auteur du projet, adressez-vous à …
l’air : ah oui, du vent, des belles paroles, « au vu des réactions suscitées par ses projets, Monsieur Lauwers, le maître d’ouvre, a répondu favorablement à la proposition du Collège et a décidé d’organiser une réunion d’information ». Le promoteur est invité par les autorités communales à défendre ses intérêts privés, alors que le comité des citoyens, lui, n’a même pas été contacté à ce sujet!
Intérêt des électeurs
Il est tout de même étrange qu’un collège élu par les citoyens du village ne donne pas vraiment l’impression de prendre les intérêts de ses électeurs en compte.
Bien au contraire, les autorités communales traitent les habitants comme une populace qui propagerait de fausses rumeurs, alors qu’on ne prend pas la peine de les tenir au courant de ce qui se passe vraiment.
Ces autorités ne se rendent pas compte qu’elles sont ainsi la cause même desdites rumeurs, par leur déficit de communication.
Elles laissent entendre que seuls des arguments juridiques forts pourront être pris en considération – dans le même registre que le promoteur lui-même, qui nous a confié « qu’il a un bon avocat », du reste.
Où est la démocratie?
Les herbeumontois se rendent-ils compte que leurs élus doivent répondre de leurs actes et décisions devant les citoyens, pendant toute la durée de leur mandat, et pas seulement lors de la période électorale ?
Comparons ce qui se passe à Herbeumont, commune dirigée par une Bourgmestre CDH, et les idées que nous trouvons sur le site du CDH. https://www.lecdh.be/nos-idees
Or la commune d’Herbeumont ignore volontairement les initiatives de ses habitants, au contraire, quand ces derniers protestent contre la construction de villages de vacances colonisant leur forêt, la Bourgmestre publie un toute boîtes aux armoiries de la commune pour permettre au promoteur de défendre son projet, sans même contacter les opposants, regroupés dans le comité Caba-NON! pour voir s’ils veulent présenter leurs arguments sur un pied d’égalité.
La commune connaît le comité Caba-NON! puisqu’il a été contacté officiellement pour désigner une responsable Covid ; pourquoi inviter officiellement un promoteur immobilier à défendre ses intérêts privés dans une salle communale, mais pas un comité citoyen qui veut défendre l’environnement contre les projets invasifs du même promoteur ?
Bref, les citoyens sont niées par les autorités communales, comment se sentiraient-ils bien dans ce cas ?
Environnement
Le CDH veut lutter contre l’étalement urbain et préserver l’environnement.
Or la commune se montre partialement favorable à plusieurs projets qui jouent sur les mots et le flou législatif du CoDT pour, au contraire, augmenter l’étalement urbain en implantant des minichalets de luxe dans la forêt !
En particulier, l’échevin de l’urbanisme lui-même a voulu rencontrer en personne plusieurs résidents, pour les convaincre qu’il ne servirait à rien de s’opposer à ces projets, préparés depuis deux ans auprès de toutes les autorités impliquées, et dont le parcours administratif serait une succession d’approbations immédiates.
Ces tentatives d’influence nous ont au contraire convaincus qu’il y a anguille sous roche…
Conclusion
Les actes des autorités communales, dirigées par la Bourgmestre qui se présentait sur la liste CDH aux dernières élections, contredisent les belles paroles que nous trouvons sur le site du même CDH. Décevant.
Les projets qui nous occupent font preuve de créativité, à défaut de respect de l’environnement.
Zones
Chaque projet est divisé en zones, pourvues d’un petit nombre de constructions, dont le promoteur nous assure qu’il n’augmentera pas.
Et pour cause : le concept implique la possibilité de louer chaque minichalet séparément, ou de louer toute une zone à la fois.
Flexibilité
Ce système permet une exploitation flexible : louer des chambres d’hôtel, ou louer un logement complet, composé d’un loft (pièces de vie) et de modules de chambres, avec dans certains cas une fonction « mirador » (oh que ce mot a des relents bizarres)
Le fait de devoir marcher quelques mètres pour aller et venir du module de vie aux modules dortoirs ne pose pas de problème – du temps de nos grand-mères, le WC était bien à l’extérieur…
Contourner les lois
On obtient ainsi de confortables habitations de 150 m² qui s’affranchissent, l’air de rien, des contraintes prévues par la loi pour les habitations classiques, telles que le PEB puisque chaque module reste sous la limite de 50 m² habitable, même si la combinaison est loin au-dessus, ou construire en zone forestière, en restant sous la limite des 60 m² (par module).
Pièces supplémentaires
Les mini-maisons sont déjà utilisées pour disposer d’une pièce supplémentaire dans le jardin : un bureau, un atelier ou un endroit pour accueillir des amis de indépendamment de l’habitation principale.
En savoir plus
L’ingénieuse modularité de ces hébergements étend des idées architecturales qui étaient dans l’air depuis quelques années:
Cette architecture modulaire rappelle les idées qui sous-tendaient la structure dispersée des hôpitaux pavillonnaires, où les différentes unités sont des constructions séparées.
Le village d’Herbeumont traversé dimanche par une mite géante !
Traversée du village
La représentation
Nous allons vous conter l’histoire de la Mite Géante et de l’Ame du Village
Personnages
N : Narrateur
M : Mite géante
A : L’âme du Village
Le récit
N: Imaginez un décor et des costumes splendides…
N: En ce temps là la forêt disparaissait par petits bouts un peu partout en Wallonie, mitée par des promoteurs. Les arbres étaient rasés, et des espèces de grands singes venaient y faire du bruit avec beaucoup d’agitation.
(La mite géante arrive à hauteur de l’Ame du village en chantant)
M: Ahi, aho! On va miter le Boulois! Aho, Ahi, Le Pasay Michî aussi!
A: Aaaah! vous m’avez fait peur! Qui êtes vous?
M: Je suis la Mite Géante, je viens t’apporter la richesse (tendant une pomme avec une voix pleine de componction) fais-moi confiance, et je gagnerai tellement de sous qu’il en restera pour toi : tu pourras construire des ascenseurs magnifiques dans ta maison!
A: (avec un air ostensiblement dégoûté) Mais il est plein de vers ton fruit!
A: il y aura des tuyaux enterrés, ce sera difficile de les enlever!
M: mais il faut bien que les habitants se lavent, sinon ils sentiront mauvais
A: et ces containers, ils n’ont rien à voir avec la région, ici c’était un village d’ardoisiers, il faut du schiste!
M: mais c’est moins cher, et on peut les décorer avec du bois, pour faire plus naturel
A: mais les routes et les parkings, ça va abîmer le sol !
M: ah bas, le sol, il est sous terre, on ne le voit pas, donc ce n’est pas grave
A: Mais le pipi et le caca des vacanciers dans le ruisseau des burzais
M: pas de problème, les poissons aiment ça, voyons!
(chanson sur l’air de ma cabane au canada, de Line Renaud)
Des cabanes au Boulois, c’est vraiment n’importe quoi
Des cabines Pasay Michî c’est vraiment pas l’paradis
M: Prends-le, mon fruit, il est mûr, bientôt il sera trop tard car les astucieux trous de la loi qui me permet de grignoter la nature seront bientôt bouchés!
A: Mais as-tu pensé à la nature, qu’il faut préserver pour les générations futures ?
M: Mais elles ne sont pas là, les générations futures, elles ne peuvent rien dire, hé hé hé !
A: NON! Je n’en veux pas! (elle jette la pomme)
(chanson sur l’air bien connu de B Vian) Madame la Bourgmestre, Je vous fait une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps
Je viens de recevoir
l’avis d’enquête publique
Pour logements atypiques
A mon grand désespoir
Madame la Bourgmestre
je ne veux pas me taire
Mon village m’est trop cher
N’en faites pas un business
C’est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
ma décision est prise
Je vais m’y opposer
A: tape la mite géante avec une pancarte Caba-NON!