Les désastres sanitaires et leurs fatales conséquences économiques, nous devons en chercher l’origine dans le capitalisme prédateur, ou les autorités trop naïves, qui laissent passer le profit à court terme de quelques uns avant l’intérêt général. Voyez aussi cette video de Hugo Clément
Nous étudions ici l’impact du projet Pasai Michî sur les reliefs et sols existants, ainsi que l’empiètement sur le chemin historique.
Situation des containers
Déplacement de terres
La différence de
hauteur entre la rue et le dernier conteneur est estimée à 30 mètres selon la
carte géographique.
Une pente maximale de
6 % et de 4 mètres sur toute la route d’accès est requise pour les pompiers.
Pour ce faire, l’architecte doit prévoir un demi-kilomètre de route jusqu’au
dernier bâtiment. Cela va creer un changement massif du profil du terrain ! L’architecte
est assez cynique car il ne veut pas installer de lagunes à la fois sur Boulois
et Michî car cela affecterait le profil du terrain. On ne peut pas être plus
fou que ça !
Cependant, des pentes
(les talus) non représentées par l’architecte sont visibles sur la carte de
1841 et varient de 50 cm à 150 cm. Du côté de la rue, elles font même quelques
mètres de haut (photo 1, 2 et 3).
Au deuxième mirador (E), il n’y a pas de route d’accès à la façade, pourtant c’est obligatoire pour les maisons de plus d’un étage.
Un rayon de braquage
extérieur de 15 mètres est obligatoire pour les pompiers mais n’est pas indiqué
sur le plan. Cela signifie une surface supplémentaire de 95m² avec un cercle de
braquage interne de 11 mètres.
La route pour les services d’urgence traverse jusqu’à 2 fois la voirie Pasai Michî. Cependant, une route protégée selon l’atlas de la voirie de 1841. En tant que propriétaires voisins, nous avons contacté l’administration municipale pour qu’elle maintienne l’ouverture comme prévu. Nous avons confirmé par courrier qu’il devrait y avoir un passage continu d’un mètre. Soudain, un autre courrier (16-07-2020 ) dit qu’ils ont besoin de temps pour étudier la situation jusqu’en juin 2021. Nous savons maintenant pourquoi….
En au moins 12
endroits, les talus seront entièrement excavés sur une largeur de 4 mètres.
En raison des différentes terrasses et pentes, selon le plan de l’architecte, une route sera creusée sur près de 800 mètres de long, 4 mètres de large et au moins 30 cm de profondeur. Au total, 768 m³ de terre seront enlevés (au moins 80 camions). Je ne prends même pas encore en compte le parking. À partir de 400 m³, une analyse du sol est obligatoire. À partir de 10 m³, le sol doit être enregistré auprès de l’asbl Walterrre.
Début octobre 2020, cette ASBL n’a pas encore reçu de demande.
Il nous semble qu’une telle omission est inacceptable, vu l’impact environnemental!
Le Pasai Michî en 1841
Enfin voici une vue du projet, en rouge pour la superficie et en vert pour les voies à excaver, superposée à la carte de 1841 où l’on voit le chemin d’époque, traversé en deux endroits par les routes à construire.
Avant d’installer des stations d’épurations, il serait prudent d’effectuer des tests de percolation et d’évaluer l’impact de l’arrivée d’eaux grises (ou brunes) dans le sol, et donc le risque de pollution des cours d’eau présents à proximité des hébergements forestiers.
Pour un projet d’une telle ampleur, ces études et analyses préparatoires sont certainement et fortement recommandées.
Aucune étude préalable!
Il n’y a pas eu d’étude préalable aux projets en question.
En outre, pendant la période précédant la remise du dossier à l’urbanisme, la région subissait une sécheresse extrême : quel est dans ce cas la fiabilité des tests de sol?
Il faut dire que la réalisation d’essais de percolation en Région wallonne n’est pas soumise à approbation. Toute entreprise ou tout particulier peut effectuer ce type de test.
Dans un dossier qui a un tel impact, la loi ne requiert pourtant pas de consulter un professionnel, un amateur peut faire un rapport. Hallucinant !
Pour un projet de logement unifamilial, la société SGS, experte en matière d’investigation et dépollution des sols, recommande au moins 3 à 4 tests par group d’habitations.
Les logements sont dispersés sur plusieurs zones occupant une superficie totale de 70000m² avec un profil incliné, il est donc indiqué d’effectuer au minimum 10, et jusqu’à 30 tests de percolation ! Hallucinant quand on sait que seulement 5 tests ont été réalisés pour 23 conteneurs résidentiels !
Il appartient au fonctionnaire chargé de délivrer le permis de construire de juger si le test est correct ou non.
Dans notre cas, quelle est l’expérience de ceux qui valideront ce dossier en ce domaine? Aucune à notre connaissance. Encore plus insolite que les hébergements, non?
Calcul de la consommation d’eau pour les projets Boulois et Pasai Michî
Source : la fiche technique Van Marcke et Upfall
Remarques
L’architecte se donne un objectif de consommation hypothétique. Comme le client ne veut pas de toilettes à compost, je pense que l’aspect écologique d’un consommateur économique devrait également être pris avec un grain de sel.
Le dossier ne mentionne qu’une brochure de sensibilisation pour le client, il n’y a évidemment aucun contrôle du coportement effectif des habitants.
L’architecte fait son calcul pour une douche et un lavabo ensemble. Il n’y a pas de bain. Dans mon calcul, je les ai mis séparément car sinon, cela donne une image déformée.
Pour une douche ordinaire, on prend 10′, mais la pratique doit tenir compte de 15′. Le chiffre du tableau de l’architecte montre une douche de 5′ et il inclut également la consommation de l’évier.
Le type de douche Van Marcke (pomme de douche 20 cm et 40 cm) ne leur est plus proposé. La seule version de leur gamme est celle de l’Upfall Xenz, qui a une consommation équivalente à celle de la pomme de douche E de 20 cm.
Toilettes : Un bouton économique est installé dans l’espoir que le client soit suffisamment responsable pour appuyer sur le bon bouton. Les chasses d’eau multiples ne sont pas non plus comptabilisées. La plupart des conteneurs contiennent plusieurs toilettes, lavabos et douches, ce qui nécessite un entretien supplémentaire par rapport à ce qui est mentionné dans le dossier de l’architecte.
Cuisine et alimentation : je répète les mêmes chiffres que l’architecte.
Nettoyage : l’architecte prend 20% de moins que les pratiques habituelles en raison de la surface plus petite. Je prends 100% en raison des grandes fenêtres, des nombreux sanitaires par conteneur, du nettoyage de l’extérieur des bâtiments. (Nettoyage de la terrasse du toit, les chemins autour des bâtiments, etc.)
Lavage : Ce n’est pas compté par l’architecte mais je prends en compte la consommation cachée de : visites supplémentaires, nettoyage des matériaux, consommation supplémentaire par temps sec, arrosage des plantations, lavabo, …
En somme, l’architecte minimise au maximum la consommation dans ses hypothèses de calcul.
Il obtient une consommation annuelle de 307m³ dans le projet Le Terme et 861m³ dans le projet Boulois avec un taux d’occupation de 70%.
Dans le calcul
ci-dessous, je répète les taux d’occupation de 70 % et de 100 % (Worst Case
Scenario).
Ce dernier est finalement aussi le chiffre le plus réaliste que nous devons prendre en compte en termes d’impact sur le sol.
Tableaux des calculs
Conclusion : que d’eau!
Quelle que soit la manière dont on le tourne ou le fait, en matière de consommation d’eau, nous sommes confrontés au double des chiffres que l’architecte veut nous faire avaler !
Si l’on prend le
projet Florenville, Boulois, Le Terme ensemble, cela donne une chiffre entre
2900m³ et 3400m³ d’eaux et de boues grises et toxiques par an.
Soient 2.900.000 litres à 3.400.000 litres de boues grises toxiques à déverser dans le sol !!!!!!!.
Perte de perméabilité du sol suite à la construction de routes et parkings
Voici le calcul de l’impact des routes et parkings par le projet du Boulois.
Dans la zone 1, l’architecte n’a pas dessiné de parking, mais c’est la même situation que dans la zone 3 (2 places de parking).
Dans la zone 2, l’architecte a caché un autre parking dans un coin de la forêt. J’ai calculé les sentiers à 1,2 mètres comme dans le fichier. Ces derniers ont été compactés à une profondeur de 80 cm pour l’amenée de l’eau et peut-être de l’électricité si ce ne sont pas des câbles aériens.
En bref, 8 % de la surface ne peut plus recueillir l’eau de pluie et a une vie de sol mort en raison de la construction de routes, de parkings et de conteneurs. Avec les travaux, l’exploitation forestière et les transports lourds, la vie du sol sera détruite et il n’y aura pas d’infiltration d’eau de pluie avec une estimation totale d’au moins 15 à 20% de la surface volée à la nature pour les habitations ‘insolites’.
Plan des zones
Calcul
Voici deux tableaux qui reprennent le calcul des surfaces compactées qui ne laisseront plus passer l’eau de pluie.
Evaluation des surfaces
Calcul pour les sol impénétrables pour l’eau des parcelles (50647 m²) au Boulois.
Selon le dossier déposé à l’urbanisme : 696 m²
Selon nos calculs, détaillés dans les tableaux ci-dessus : 4195 m²
Remarque : ce n’est pas tout!
En effet, nos calculs ne tiennent pas encore compte des stations de purification= estimation de 250m² en plus!
Le compactage causé par les engins lourds lors du placement des containers doit encore être ajouté.
Impact du compactage sur le sol
Voici des photos du compactage jusqu’à 30 cm de profondeur.
Pour le placement des conteneurs, on parle d’un compactage de 50 cm de profondeur autour des bâtiments. Les routes et les chemins représentent à eux seuls une réduction de 8 % de la surface totale qui n’a plus de vie dans le sol ou qui est comprimée définitivement suite à la construction de routes et le placement de bâtiments.